L'Ambassadeur azerbaïdjanais Rahman Mustafayev : « L'Arménie refuse de fournir les cartes des champs de mines, violant ainsi toutes les conventions internationales »
L'Arménie refuse de fournir les cartes des champs de mines [des terres azerbaïdjanaises, libérées de l'occupation arménienne en 2020], violant ainsi toutes les conventions internationales, a déclaré l'Ambassadeur de la République d'Azerbaïdjan en République française, S.E.M. Rahman Mustafayev, lors des auditions avec les rapporteurs du groupe de travail sur la guerre du Karabgh, mis en place au Sénat français.
Au cours des auditions, l'Ambassadeur a évoqué les principaux défis de l'après-guerre : le déminage et la reconstruction des territoires libérés de l'Azerbaïdjan, la réconciliation des deux pays, l'établissement de la confiance entre les communautés du Karabagh et l'intégration des citoyens d'origine arménienne, ainsi que la mission technique de l'UNESCO.
M. Mustafayev a noté que pendant une trentaine d'années d'occupation, les villes, les villages et les cimetières ont été détruits, et qu'à ce stade, les mines sur les routes principales constituent le plus gros problème. L'attention a été attirée sur le fait que l'Arménie refuse de fournir les cartes des champs de mines, de sorte que les personnes déplacées azerbaïdjanaises expulsées de leurs terres natales depuis 30 ans ne peuvent pas rentrer chez elles.
L'Ambassadeur a souligné qu'à l'heure actuelle, le problème le plus urgent est le déminage des territoires azerbaïdjanais, mais la partie arménienne refuse de remettre les cartes des champs de mines, violant ainsi toutes les conventions internationales et les règles de la guerre. Par conséquent, après la fin de la guerre (seconde guerre du Karabagh), la partie azerbaïdjanaise continue de subir des pertes - 20 civils et 7 militaires sont morts à la suite de l'explosion des mines.
M. Mustafayev a fait remarquer qu'après toutes les grandes guerres depuis 1945, les parties belligérantes se sont toujours échangées les cartes des champs de mines : « Il s'agit des exigences des conventions internationales, en particulier la Convention de 1997 sur l'interdiction des mines antipersonnel, et du droit coutumier international. Ce fut le cas après les guerres indo-pakistanaises de 1947-1948, 1965 et 1971, les guerres israélo-arabes de 1967 et 1973, et les guerres en ex-Yougoslavie en 1995. Après le retrait soviétique de l'Afghanistan en 1988, les cartes des zones minées avaient été fournies à la partie afghane. Cependant, l'Arménie refuse de fournir des cartes et la presse française n'en parle pas ».
Il a indiqué que la presse française a récemment publié des informations déformées sur "la détention de soldats arméniens", alors qu'il s'agissait en fait d'un groupe de sabotage-reconnaissance qui a tenté de miner les territoires azerbaïdjanais la nuit, et l'enquête se poursuit à cet égard.
« On ne sait toujours rien du sort des quatre mille Azerbaïdjanais faits prisonniers par l'Arménie lors de la première guerre du Karabagh. La France, en tant que pays ami proche de l'Arménie, peut utiliser ses capacités pour aider à fournir à l'Azerbaïdjan des informations sur le sort de ses citoyens », a estimé M. Mustafayev.
En réponse au propos d'un sénateur français selon lequel la guerre de 44 jours (seconde guerre du Karabagh) était une insulte et une humiliation pour l'Arménie, il a été déclaré que l'Azerbaïdjan attendait depuis 30 ans la mise en œuvre de quatre résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU dans les années 1990, pour lesquelles la France a voté : « Ces résolutions exigeaient le retrait complet, immédiat et inconditionnel des forces armées arméniennes du territoire de l'Azerbaïdjan. À l'automne 2020, l'Azerbaïdjan a rétabli ses frontières internationalement reconnues. Cela peut être un désastre pour certains, mais dans le cadre du droit international, il s'agit d'un rétablissement de la situation juridique dans la région », a souligné le diplomate.
En ce qui concerne les récents événements qui se sont produits à la frontière arméno-azerbaïdjanaise, il a été noté qu'aucun travail de délimitation et de démarcation n'a été effectué entre les deux pays, les territoires de l'Azerbaïdjan étant sous occupation depuis le premier jour de l'effondrement du régime soviétique. Présentant la carte de l'Azerbaïdjan, l'Ambassadeur a affirmé qu'aujourd'hui,les gardes-frontières azerbaïdjanais protègent les frontières internationalement reconnues de leur pays.
Répondant à une question sur le statut du Haut-Karabagh, l'Ambassadeur azerbaïdjanais a réitéré que cette question avait déjà été résolue. Le chapitre 2, article 7, paragraphe 1 de la Constitution de la République d'Azerbaïdjan indique clairement que l'État azerbaïdjanais est une république démocratique, légale, laïque et unitaire. L'Azerbaïdjan est un pays unaitaire, uni et indivisible.
Il a été remémoré que pendant la deuxième guerre du Karabagh, la France a pris une position partiale, et que son Sénat et son Assemblée nationale ont adopté des décisions illégitimes.
L'Ambassadeur azerbaïdjanais a, en outre, fait savoir que la France, en tant que pays le plus proche de l'Arménie, peut contribuer à la solution des questions qui restent ouvertes aujourd'hui, notamment l'établissement de la confiance entre les deux pays, l'établissement de la paix.
Selon lui, la France devrait reconnaître sans ambiguïté la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'inviolabilité des frontières internationalement reconnues de l'Azerbaïdjan. Tels sont les grands principes du retour de la France dans la région et du développement des relations avec l'Azerbaïdjan : « Pour revenir dans la région, la France doit soutenir les efforts de maintien de la paix de l'Azerbaïdjan », a poursuivi M. Mustafayev.
https://www.lagazetteaz.fr/news/politique/5753.html